Les rêves et les cauchemars

Les rêves et les cauchemars sont des émanations de notre psyché. La psyché se définit comme « l’ensemble des processus conscients et inconscients propres à chaque individu. » Pas toujours logique et pas facile à retenir, ils sont partis constituante de notre façon de nous représenter la réalité dans laquelle nous évoluons. C’est tout l’objet de ce billet de blog dans lequel nous allons mettre en lumière les mécanismes cognitifs, qui sous-tendent les rêves ainsi que leur versant plus obscurs, les cauchemars.

Sommaire

  1. Pourquoi rêve-t-on ?
  1. D’où viennent les cauchemars ?
  1. L’activité cérébrale pendant le sommeil.
  1. Les rêves lucides
  1. Conclusion

Pourquoi rêve-t-on ?

Le meilleur moyen de bouger sans quitter son lit.

Selon les chercheurs Antti Revonsuo et Martin Dresler, les rêves serviraient de simulation du monde réel, permettant aux individus de s’entraîner aux interactions et aux défis de la vie quotidienne. Cette idée s’inscrit dans le cadre de l’adaptationnisme en biologie évolutive, qui suggère que les rêves ont une fonction adaptative favorisée par la sélection naturelle.

Ainsi, les rêves offriraient plusieurs avantages, notamment la préparation mentale et comportementale, la résolution de problèmes, la consolidation de la mémoire, ainsi que la régulation émotionnelle et la simulation sociale. Selon l’approche évolutionniste, ils joueraient un rôle dans la compétitivité sociale et comportementale, contribuant ainsi à la survie. Enfin, bien que les fonctions du rêve restent encore mal comprises, une hypothèse largement soutenue par les chercheurs Levin et Nielsen est celle de la régulation émotionnelle, qui permettrait aux individus de mieux gérer leurs émotions.

D’où viennent les cauchemars ?

Éloignez les cauchemars, pour des nuits apaisées !

Les cauchemars, définis comme des rêves pénibles accompagnés d’une sensation d’oppression et d’angoisse, pourraient avoir une origine génétique. Selon l’épigénétique, des traumatismes subis par les ancêtres peuvent être transmis aux générations suivantes, influençant leur sensibilité au stress et à l’anxiété. Un exemple marquant est celui des femmes enceintes lors des attentats du 11 septembre 2001 : des études ont révélé qu’elles avaient développé un syndrome de stress post-traumatique (SSPT) et présentaient des niveaux de cortisol anormalement bas, une caractéristique retrouvée chez leurs enfants.

Cette diminution du cortisol entraîne une moins bonne régulation du stress, favorisant ainsi l’apparition de cauchemars. Toutefois, les traumatismes vécus directement par un individu ont un impact plus fort sur la fréquence des cauchemars que les facteurs héréditaires seuls. Une étude menée par Eugénie Samson-Daoust à l’Université de Montréal a confirmé cette corrélation, montrant que les personnes exposées à un stress élevé étaient plus susceptibles de faire des rêves à tonalité négative.

L’activité cérébrale pendant le sommeil

Plongez dans l'univers fascinant du cerveau

 

Le cerveau, véritable machine à rêves et à cauchemars, fonctionne selon divers mécanismes cognitifs. L’un d’eux repose sur la dopamine, une hormone liée au plaisir et au système de récompense, qui influence notre état de satisfaction physique et psychique.

Les rêves jouent également un rôle essentiel dans la consolidation de la mémoire. Bien que l’on oublie la majorité de nos rêves, ils participent au processus d’apprentissage en préparant le cerveau à intégrer et stabiliser de nouvelles informations. De plus, ils permettent de trier les données accumulées au cours de la journée.

Une étude menée par l’INSERM a démontré que le sommeil améliore la mémorisation. Des volontaires ayant dormi après un exercice de mémoire ont obtenu de meilleurs résultats trois jours plus tard, comparés à ceux privés de sommeil. Selon les chercheurs, l’hippocampe marquerait certaines populations neuronales lors de l’apprentissage, puis les réactiverait durant le sommeil, favorisant ainsi la consolidation des souvenirs.

Les rêves lucides

Voyage au bout de la nuit

Les rêves lucides se définissent comme des rêves où le rêveur prend conscience qu’il est en train de rêver et peut, dans certains cas, en prendre le contrôle. Contrairement aux rêves classiques, ils permettent d’exercer une certaine influence sur le déroulement du rêve, une pratique étudiée depuis les années 1980 par le psycho-physiologiste américain Stephen LaBerge.

Pour favoriser l’apparition de rêves lucides, plusieurs techniques existent. La première consiste à tenir un journal de rêves, afin d’améliorer la mémorisation et la conscience du contenu onirique. Une autre approche est de développer des habitudes de vérification de la réalité, comme se poser régulièrement des questions sur l’origine de sa présence dans un lieu précis.

La méthode MILD (Mnemonic Induction of Lucid Dreams) est une autre technique efficace : elle repose sur l’auto-suggestion, en se répétant avant de dormir une affirmation du type « Je ferai un rêve lucide ce soir ». La visualisation du rêve avant l’endormissement est également une étape clé. Une autre stratégie consiste à faire une courte sieste après plusieurs heures de sommeil, afin de favoriser un état propice aux rêves lucides.

Bien que ces techniques puissent améliorer la fréquence des rêves lucides, ils restent relativement rares, même chez les rêveurs expérimentés, avec une moyenne de 4 à 5 occurrences par mois. La méthode MILD, en particulier, demande un entraînement régulier pendant au moins deux à trois semaines pour être réellement efficace.

Conclusion

Le moment de faire un rappel

En conclusion, les rêves constituent un mécanisme évolutif essentiel, aidant l’esprit à se préparer à la réalité tout en apportant des bienfaits psychologiques et cognitifs. Les cauchemars, quant à eux, peuvent être influencés par des facteurs génétiques et des traumatismes passés, générant stress et anxiété.

Les rêves jouent également un rôle fondamental dans la consolidation de la mémoire et le traitement des informations perçues au quotidien. Enfin, le rêve lucide permet d’explorer et de contrôler ses rêves grâce à différentes techniques, notamment la tenue d’un journal de rêves et la méthode MILD développée par Stephen LaBerge.

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